Biographie

Stéphane Butet a rempli des rôles au cinéma et au théâtre qui correspondent à son image : marin, escroc, poilu, croustillant… Quand vous le regardez, vous vous dites qu’il incarne ce qui lie ces personnalités aux marges – un peu le chemin vers le faux air de flou. Au lieu d’être un acteur, il aurait pu être une évasion professionnelle. Expérimenté dans les voyages solitaires, qu’il s’agisse de pêche au gros sur le Finistère ou d’un voyage au Groenland, il a réalisé des documentaires sur ses sujets de prédilection : îles, phares – de Bretagne ou d’Islande -, exilés quotidiens sous toutes leurs formes. Nourri par cette bagage partout, il a commencé à peindre. Son indolence quelque peu féroce, la douceur et l’intensité de sa présence en tant qu’acteur nous rappellent les figures qu’il représente, des décalages tendres et charismatiques qui coexistent sans s’arrêter pour rêver. Souvent, ses personnages bien-aimés semblent s’assomisser, enregistrer confortablement ou être absents, des réfugiés loin des cauchemars et de la tristesse, pour faire place à la nature, un espace extérieur / intérieur paisible ou violent. De ces toiles où la solitude domine, une partie de l’imagination surgit à la fois enfantine et sombre. Chaque tableau, qui combine différents médiums (acrylique, crayon…), porte l’impression de mélancolie mais sans rien décevoir, au contraire. Qu’il s’agisse d’une mer tourmentée, d’une cale habitée, d’une balle perdue ou d’un ciel démonté, nous y plongeons comme une histoire dont le décor ferait référence à un autre théâtre, celui de la grâce, de la tension et du silence de cet étrange petit monde.